Submitted: 2024-04-25 Accepted: 2024-06-08 Published: 2024-10-14










Issue 1 (2024), 70 – 95

Institutions civiques et topographie de Nea Paphos
romaine: l’Agora et le Gymnase


by Theodoros Mavrogiannis


DOI: http://doi.org/10.36950/PR.2024.1.3




This work is licensed under a Creative Commons Attribution 4.0 International License



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Theodoros Mavrogiannis
Department of History and Archaeology
University of Cyprus
mavrogiannis.theodoros@ucy.ac.cy






https://bop.unibe.ch/PR / ISSN 3042-4445

Theodoros Mavrogiannis | Nea Paphos Provinciae Romanae 1 (2024)


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Institutions civiques et topographie de
Nea Paphos romaine: l’Agora et le
Gymnase*


Theodoros Mavrogiannis

Abstract: Nea Paphos-seat of the strategos during the Ptolemaic era and of the proconsul after
its annexation to the dominions of Rome-remains basically a Hellenistic city until late imperial
times. Although numerous archaeological missions are devoted to the activity, one of the aspects
still to be clarified remains that of the gymnasium and its relationship to the agora. Through the
analysis of inscriptions and comparisons with other known monuments of the Ptolemaic reign, an
attempt will be made to shed light on this aspect. It will contribute to the location of the building
and its relationship to the agora.

Keywords: Cyprus; Nea Paphos; Agora; Gymnasium; Roman Institutions

Nea Paphos, siège du stratège à l'époque ptolémaïque et du proconsul après son annexion aux
dominions de Rome, reste fondamentalement une ville hellénistique jusqu'à la fin de l'époque
impériale. Bien que de nombreuses missions archéologiques soient consacrées à l'activité, l'un
des aspects encore à éclaircir reste celui du gymnase et de sa relation avec l'agora. L'analyse
des inscriptions et la comparaison avec d'autres monuments connus du règne ptolémaïque
permettront d'éclaircir cet aspect. Elle contribuera à la localisation du bâtiment et à sa relation
avec l'agora.

Keywords: Chypre; Nea Paphos; Agora; Gymnase; Institutions romaines

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1. Le complexe architecturale «Asklepiéion» – «Odéon» de l’Agora romaine
Le long de l’axe E-O sur l’aile Ouest du quadriportique de l’Agora romaine de Nea

Paphos (Fig. 1), séparée à l’origine par le portique Ouest à travers une rue à colonnades,
sont disposés l’un après l’autre le soi-disant «Odéon» et trois larges espaces délimités
par des hauts murs verticaux: (A) – (B), de forme rectangulaire, (Γ), de plan longitudinal
(Fig. 2). Ils répondent apparemment au même modulus donné par leur largeur, le
diamètre de l’Odéon et la côte de l’Agora (24 + 24 + 24 x 2 = 48 + 48 x 2 = 96 m). Ces
espaces se présentent à l’état actuel pour la majeure partie de leur surface au-dessous
de leur dallage d’origine, en contact direct avec le rocher naturel, car le sous-sol a disparu
en plusieurs points, comme s’il avait été soumis à une opération préliminaire de
nettoyage. Cette première observation est gênante car la succession des phases
archéologiques n’est plus visible, le complexe étant implanté sur le terrain vierge après
avoir arraché toute phase antérieure, comme si celui-ci était l’état originel.



Le complexe, qui donne pourtant l’impression de créer une remarquable unité

urbaine, fut fouillé par K. Nicolaou pour le Department of Antiquities of Cyprus pendant
les années 1968 et 1978. Selon l’opinion la plus répandue, qui s’est formée à la suite des
remarques de Nicolaou, les structures au Sud de l’Odéon nommées A-B-Γ dateraient de

Fig. 1. Agora romaine de Nea Paphos (Nicolaou 1980-81).

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la première moitié du IIème s. ap. J.-C.1,
c’est-à-dire dès que le complexe aurait
subi une reconstruction monumentale
après le tremblement de terre d’époque
flavienne en 76/77 ap. J.-C.2 On ne sait
pas exactement d’où vient
l’identification des trois espaces avec
un «Asklepieion», tel que cela apparaît
dans les comptes-rendus de la fouille
en 1976. Du début du IIème s. ap. J.-C. daterait aussi bien l’Odéon, puisque tous les
espaces sont évidemment contemporains de l’Odéon. En dépit des critiques avancées
contre K. Nicolaou3, il faut souligner que les rares fragments de colonnes de granit de
Troade et les deux chapiteaux corinthiens de marbre de Proconnèse appartenant au
portique Ouest de l’Agora sont identiques aux exemples de chapiteaux avec veinure
bleuâtre à grands cristaux récemment mis au jour pendant la fouille de la frons scenae
du théâtre hellénistique de Paphos par l’équipe australienne (Fig. 3-4-5). Sachant que la


1 Nicolau 1980-81, 70.
2 Oros. VII 9, 11: nono autem imperii eius (sc. Vespasiani) anno tres civitates Cypri terrae motu corruerunt;
Balty 1991, 548 et note 573.
3 Miszk 2020, 119-120.

Fig. 2. «Odéon» et trois larges espaces (A,
B, Γ).

Fig. 2. Fragments de colonnes de granit de Troade
appartenant au portique Ouest de l’Agora.

Fig. 4. Chapiteau corinthien de marbre de
Proconnèse appartenant au portique Ouest de
l’Agora.

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reconstruction du théâtre est à mettre certainement en
relation avec une dédicace de la ville de Paphos «à Zeus
Capitolinus, à l’empereur Antoninus Pius et son fils Marc
Auréle Antoninus»4, on pourrait supposer que le complexe
de l’aile Ouest et l’esplanade de l’Agora étaient aussi bien
contemporains, à savoir une œuvre des années 138-161
ap. J.-C. La datation était une des problèmes les plus
urgents que se proposait d’affronter l’équipe polonaise de
l’Université de Cracovie qui a repris, sous la direction de
E. Papuci-Władyka, la fouille de l’esplanade depuis 2011.

En 2020 les Polonais ont publié les résultats de leurs
travaux des années 2011-2015. Pour le reste, les
comptes-rendus de K. Nicolaou et V. Karageorghis dans
le BCH, le JHS et l’AJA sont la meilleure source
d’information sur l’évolution de la première fouille. Celle
effectué en 1968 s’était concentrée sur le dégagement de
l’Odéon à travers une longue tranchée verticale. Elle a
révélé une série de 14 rangées de gradins dépouillés de
leur finition en pierre (Fig. 6a-6b). Significative était la
découverte de nombreux morceaux de tuiles de toit, ce qui
nous assure que le bâtiment était couvert5. La fouille de

1969 a pu établir que la cavea, au-dessous des gradins était vide, car les gradins
s’appuyaient sur une structure en voûtes en opus caementicium à moellons bruts
soutenues par des murs rayonnants partant de la base de la cavea (Fig. 7). L’espace


4 IPaphos, n. 120.
5 Karageorghis 1969, 558-560; Karageorghis 1970, 285-287; Karageorghis 1971, 416; Karageorghis 1972,
1078-1081; Karageorghis 1973, 677-678; Karageorghis 1975, 841; Karageorghis 1976, 895: «le sol a
disparu sur presque toute la surface du bâtiment . . . Les restes de stuc peint encore en place sur les murs
indiquent qu’ils étaient ornés de dessins géométriques polychromes. Le coin sud-ouest a été séparé de
façon à former une petite chambre rectangulaire avec entrée à l’Est. L’identification de cette grande
construction reste problématique, mais comme on n’a retrouvé aucun mur parallèle, on pense à une stoà.
Il est certain en tous cas qu’il est contemporain à l’Odéon»; Karageorghis 1978, 930-931; Karageorghis
1979, 717-718; Papuci-Władyka 2020, 76: «and functioned from the 2nd to the 4th centuries CE» cf. Miszk
2020, 115-117.

Fig. 3. Fragment de chapiteau
corinthien de marbre de
Proconnèse appartenant au
portique Ouest de l’Agora.

Fig. 6a. Odéon, détail des marches en pierre,
vues d'en haut.

Fig. 6b. Odéon, détail des marches en pierre,
vues d'en bas.

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libre des substructions fut comblé « plus tard » de déblais pleins «de tessons de l’époque
hellénistique et de nombreuses anses d’amphores rhodiennes».


























L’orchestra, qui a été dégagé, présentait un sol «simplement cimenté » et au-

dessous des canalisations. À l’arrière de neufs foyers destinés à fonte des métaux on a
découvert «une série des canalisations creusées dans les murs du bâtiment de scène».
Un tunnel en descente construit sous l’orchestra, qui suivait l’axe central, «servait
probablement d’égout» (Fig. 8). La scène dépassait les ailes latérales de la cavea, à
laquelle elle était reliée par deux passages au-dessus des parodoi en voûte; les parodoi
avaient la forme d’un Γ; une inscription fragmentaire de l’époque de Septime Sévère6
confirmerait la datation du théâtre au IIIème s. ap. J.-C. En 1970 a pu être dégagé
l’analemma sur toute son périmètre de la cavea : les couloirs des murs rayonnants en
opus caementicium qui donnaient sur le mur extérieur et qui auraient servi pour
l’évacuation, comme des vomitoria, s’ils n’étaient pas bloqués à l’extérieur, étaient aussi
en voûtes; les remblais des couloirs, qui contenaient du matériel hellénistique et romain
ancien, étaient plus anciens que le théâtre, sans pour cela pouvoir constituer la preuve
de l’existence d’une phase hellénistique. J. Travlos a procédé à la restauration du théâtre
en 1971, d’abord de l’orchestra, dont le sous-sol a été regarni des dalles, ensuite des
parodoi, dont les murs ont été reconstruits. On a par ailleurs établi que le tunnel situé sur
l’axe de l’orchestra, dégagé en 1968, était bien un égout qui se terminait derrière le mur
extérieur de l’Odéon (Fig. 8).

En même temps, «au sud de l’Odéon, on a dégagé partiellement une salle se
rattachant à l’Odéon, mais dont on n’a pas encore pu identifier la fonction ». On a
reconfirmé que l’Odéon était recouvert d’une toiture et on a pu proposer une nouvelle


6 IPaphos, no. 125.

Fig. 7. Structure en voûtes en opus caementicium sous la cavea.

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chronologie « Ier siècle de notre ère ». En 1972 on était en mesure d’exhumer l’intégralité
du pourtour de l’analemma sur une largeur de 6 m. du périmètre, en atteignant le sol
d’origine à l’extérieur. Les bâtiments mis au jour au Sud de l’Odéon ont été mentionnés
la première fois en 1976 : selon ce rapport des fouilles de 1975, il s’agirait (A) d’une stoa
(26,82 x 35,28 m) (Fig. 9) et (B) – (C) (30,11 x 34,67 m) des « bâtiments publics», d’un
bouleuterion ou d’un Asklepieion (Fig. 10a-10b, Fig. 11). Le quadriportique (96,50 m. du
côté) serait la cour du Gymnase (Fig. 1). En 1977 on a constaté que la longue salle –
Galerie (C) (Fig. 11) à l’extrémité Sud de l’ensemble, dont le mur du fond est conservé
pour une hauteur de 5 m, était couverte par une voûte, à en juger par les voussoirs. Il
s’agirait d’une addition postérieure au bâtiment principal au Nord, qui comportait au
centre une grande salle à abside avec exèdre et dont le sol dallé «se trouve à un niveau
un peu surélevé », par rapport à celui de la salle située au Sud ; devant l’exèdre (B) se
trouvait aussi un espace apparemment libre auquel on accédait par un dallage en rampe
partiellement arraché (Fig. 10a-10b). Ce sol dallé était, toutefois, au même niveau que le
bâtiment plus au Nord (A) dont ne subsistent que les fondations du dallage adaptés au
rocher (Fig. 9). En 1979, un dernier rapport était consacré à la longue Galerie (C) de
l’Asklépieion et sur l’espace (A) qu’on nomme en Π (Fig. 9), renforçant l’hypothèse de la
présence d’une stoa en forme de peristylium incomplet.


2. La typologie architecturale de l’Odéon – Bouleutérion


En marchant sur les traces de l’étude typologique établie par Jean – Charles Balty7,

l’Odéon de Néa Paphos peut être classé parmi les bouleutéria qui ne sont pas inscrits
dans un schéma quadrangulaire. Dans cette catégorie, qui prouve sans ambages qui


7 Balty 1991, II. Bouleuteria à hémicycle inscrit, 443-511; III. Bouleuteria non-inscrits, 551; no 18: Néa
Paphos, 547-549.

Fig. 8. Tunnel sous l’orchestra

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étaient des bâtiments assurément couverts d’un toit, peuvent être inclus les bouleutéria
d’Iasos, Nysa, Troie, Anemourion, Selinus en Cilicie, Pinara, Arykanda, Cnide,
Stratonicée, Alabanda, Cos, ainsi que, en dehors de l’Asie Mineure, les bâtiments de
Ptolemais en Libye, Doura Europos en Syrie et Samarie en Palestine. En ce qui concerne

Fig. 9. Stoa au Sud de l’Odéon

Fig. 10a. Bâtiments publics, bouleuterion ou
Asklépieion au Sud de l’Odéon.

Fig. 10b. Bâtiments publics, bouleuterion ou
Asklépieion au Sud de l’Odéon.

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Fig. 11. Bâtiments publics, bouleuterion ou Asklépieion au Sud de l’Odéon

Fig. 12. Éphèse, complexe constitué du Bouleutérion, du temple de Roma et Jules
César et du Prytanée donnant sur une grande place (Bammer 2008).

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les bouleuteria de Iasos et de Nysa du Méandre, ils se présentent sous une forme
particulaire et similaire à celle des théâtres – odeia: ainsi la scène y renvoie plutôt à des
salles destinées à des concours musicaux qu’à l’expression oratoire. Pour le reste,
comme cela semble évident dans le cas de Gortyna en Crète, qui est spécifiquement
qualifié d’Odeum (ICreticae 331: civitati Gortyniorum Odeum ruina conlapsum), dans une
inscription, il n’y a pas de séparation nette, du moins en épigraphie, entre bouleuterion
et Odéon. Il est ainsi très difficile à déterminer la fonction des bâtiments par rapport aux
institutions civiques. Au premier abord, l’Odéon de Nea Paphos devrait être inclus dans
la série des bouleuteria de l’Asie Mineure car aussi bien le type architectural auquel il
appartient que ses dimensions permettent de le comparer au soit – disant “Odéon”
d’Éphèse8, là où a été précisé le rapport avec les institutions de la capitale de la Province
d’Asie, confirmant que la ville a pu conserver les institutions d’une cité grecque à l’époque
impériale.

Dans le secteur occidental de la ville d’Éphèse, sur le versant raide pente de
Panayirdag, l’équipe autrichienne a fouille le complexe constitué du Bouleutérion, du
temple de Roma et Jules César et du Prytanée précédés d’une grande place entourée
de deux portiques parallèles en longueur qui incluent, au centre du complexe un temple
placé impérativement sur l’axe E-O (15 x 15.90 m) (Fig. 12)9. W. Alzinger a d’abord
proposé dans un premier moment d’identifier ce temple avec celui du Divus Iulius et de
Dea Roma
, témoignant du début du culte impérial dans la Province d’Asie en 29 av. J.-
C.10. Ce fait exceptionnel, qui témoigne de l’influence des pratiques propres aux
Provinces d’Occident, s’expliquerait, selon H. Halfmann, par la présence d’une
importante communauté d’Italiens (conventus civium Romanorum)11. Plus probablement,
le temple implanté au centre de l’esplanade était réservé au culte de Dea Roma et
Augustus
12. L’Odéon qui est érigé tout près du Prytanée a été reconnu par W. Altzinger
comme le bouleutérion de la ville (Fig. 13a-13b). Le monument, qui s’appuie en partie
sur la pente, a presque les mêmes dimensions que l’Odéon de Néa Paphos : son
diamètre externe mesure 47.50 m. Le couloir d’accès à la cavea communique avec les
parodoi, mais il ne conduit pas à l’orchestra, alors que les parodoi se prolongent tout droit
en direction de la scène qui était légèrement surélevée de 1.25 m, sans pourtant offrir la
hauteur nécessaire à la présence du pulpitum, qui normalement devrait être plus haut,
en l’absence de décoration. Ainsi, en réalité il ne s’agit pas d’un bâtiment de scène mais
d’une tribune, d’une exèdre surélevée avec une façade scénique qui aurait compris les
statues des membres de la famille impériale, tel qu’on le voit dans le gerontikon, le
bâtiment de la gerousia de Nysa. Afin d’amoindrir les poussées latérales, une série de
contreforts a été bâtie à la semi-circonférence formée par la cavea tandis que les murs
extérieurs s’élargissent en s’élevant vers le diazoma entre ima et summa cavea jusqu’à
atteindre 2,00 m d’épaisseur. Des piliers d’angle et huit contreforts renforcent également
la façade. Il n’y a pas de système d’évacuation de l’eau de pluie, tel qu’il existe
normalement au centre de l’orchestra. Ce bâtiment, fermé de tous les côtés, fonctionnait
indépendamment. À en juger par une inscription, il fut érigé à l’époque d’Antonin Le Pieux
autour 150 apr. J.-C. par Publius Vedius Antoninus et sa femme Flavia Papiana13.
Cependant, les restes de canalisation sous l’orchestra plaident en faveur de la
reconstruction d’un bouleuterion romain plus ancien sur la même place. L’Odéon romain


8 Bier 2011; Hellmann 2012; cf. Scherrer 1995.
9 Bammer 2008, «Das Doppelmonument», 172-178.
10 Knibbe-Altzinger 1980; Scherrer 1995.
11 Halfmann 2004.
12 Jobst 1982; cf. Knibbe-Alzinger 1980; Price 1984.
13 Kalinowski 2002.

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de Nea Paphos s’ouvre sur le peristyle de l’Agora par deux passages en L renversé qui
embrassent le soi-disant «bâtiment de scène». Ces passages ont en réalité remplacé les
deux parodoi. Deux paires de piliers (2,67 x 3,83 m), délimitent un espace libre (11,60
m) pour une porte centrale de largeur de 1,17 m de large; ils remplacent bien évidemment
une scène qui n’aurait dû qu’être stable. La distance entre les paires de piliers est telle
qu’elle permet enfin de suggérer la restitution d’une troisième paire de piliers entre eux,
mis au centre, qui serait à cet égard transférable (Fig. 14). Les piliers ne sont pas du tout
surélevés par rapport au sol, ce qui fait exclure la présence du pulpitum fixe d’une frons
scenae
.


















Fig. 13a. Éphèse, Odéon.

Fig. 13b. Éphèse, Odéon (Bier 2011).

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En tout cas, la fonction de cette estrade comme «bâtiment de scène» ne pourrait
qu’être secondaire, car elle était reliée à une tribune, ce qui signifie que l’Odéon était
d’abord conçu comme une salle fermée pour l’expression orale. Le fait que l’orchestra
était sans canal et que les canalisations du sous-sol de l’orchestra étaient liées au tunnel
qui commençait à l’extérieur de l’analemma, pour la collecte centrale des eaux de pluie,
témoigne du fait que cette salle, couverte par une toiture à poutres rayonnantes, était
fermée. Fait étonnant, le diamètre est presque identique à celui du bouleutérion d’Éphèse
(son diamètre avoisine à 48 m), qui est un des plus grands avec les bouleuteria
d’Aphrodisias (45,60 m), Cibyra (45,46 m) et Sagalassos (près de 50 m).





















Les dimensions et les parallèles architecturaux laissent entendre qu’il s’agit donc
bien du bouleuterion romain de Paphos, qui, dans des circonstances exceptionnelles
pouvait être employé pour des jeux scéniques et musicaux. Cependant, notre étude
comparative montre qu’il est incontestablement d’abord destiné à la vie politique de
Paphos et de Chypre. Nos observations sur l’absence de phases archéologiques
antérieures à Paphos, en comparaison avec la chronologie antonine du bouleuterion
d’Éphèse, ne constitue pas un problème: L. Bier observait que «Alzinger was certainly
correct in insisting that a Bouleuterion pre-dating the Roman one was to be found in the
Civic Agora … It is unlikely that this city would have gone without a Council House
between the time that this civic center was laid out under Augustus and the construction
of the high Imperial building at least a century later»14. Le mêmes caractéristiques et les
mêmes problèmes chronologiques se retrouvent dans le deuxième bâtiment classé par
J.-Ch. Balty parmi les bouleuteria non définis comme tels: c’est en effet également


14 Bier 2011, 47; 3.2. The Earliest Identifiable Bouleuterion, 48-50; 82-85 et 83, note 294, sur la datation
de l’Odéon de Paphos à l’époque de Trajan, Balty 1991, 547-549; et encore Balty 1991, 548: «admettra-t-
on que l’on ait, comme ailleurs dans la ville, attendu semble-t-il les règnes de Trajan et d’Hadrien pour
s’occuper du centre urbain et des édifices indispensables au fonctionnement des institutions
municipales ?».

Fig. 14. Odéon de Nea Paphos, paires de piliers.

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comme Odéon qu’est connu le bouleuterion d’Aphrodisias (Fig. 15)15. Il occupe le centre
de l’axe portant N-S de l’Agora Nord d’Aphrodisias dont le plan, comme à Éphèse, est
celui d’un parallélogramme (Fig. 16a-16b). La dédicace à Éphèse est faite par la civitas
Ephesiorum
τῷ δήμῳ, ainsi qu’à Aphrodisias les stoai de l’Agora sont dédiées à Divus
Augustus
, à Tibère, à Livie et à démos. En ce qui concerne la chronologie de l’Odéon
d’Aphrodisias, on est assuré par les statues de Claudia Antonia Tatiana, cousine de deux
senatores, et de son oncle L. Antonius Claudius Dometinus Diogenes, qu’appartient à
l’époque de Septime Sévère et Caracalla. Cela n’empêche pas du tout de reconnaître en
effet le Bouleutérion de la cité construit pendant le règne de Tibère dans sa phase de
réfection des Sévères.


3. La composition du corps social du bouleutérion d’Éphèse et de Paphos

Le bouleutérion d’Éphèse avait la capacité de contenir 1.600 spectateurs assis,
chiffre assez élevé pour les seuls bouleutai. En fait, l’inscription fondamentale de Vibius
Saluraris de 104 apr. J.-C. (IvE Ia, no 27) se réfère à 450 bouleutai auxquelles il faudrait
ajouter nécessairement les membres honoraires de la boulè, mais ils ne devaient malgré
tout pas atteindre le nombre de 1.600 personnes16. C’est pourquoi il faudrait supposer
que les séances ne se déroulaient pas seulement lorsque les deux corps civiques de la


15 Balty 1991, 515-519; Stinson 2007; Quatember 2019a; Quatember 2019b.
16 IvE no 27, ll. 222-231; Rogers 1992.

Fig. 15. Aphrodisias, bouleuterion.

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constitution, à savoir la boulé et la gérousia, pouvaient se réunir comme l’on peut le lire
sur la même inscription qui précise quels cunei étaient dédiés aux bouleutai, permettant
d’en déduire que d’autres cunei étaient réservés aux membres de la gérousia: ἐν ταῖς
ἐκκλησίαις ἐπάνω τῆς σελῖδος τῆς βουλῆς (dans le secteur où devaient être placées les
statues de Trajan et Plotine). Il faut souligner que l’inscription atteste la réforme du corps

Fig. 16a. Aphrodisias, Agora Nord (Quatember 2019a).

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de la gérousia qui allait dorénavant être composé de 309 membres. 450 plus 309
personnes n’arrivent pas cependant à la somme de 1.600 membres. De plus, à Ephèse,
ce n’est pas le bouleuterion qui est le lieu des séances. Le bâtiment où se réunissait ce
type d’assemblées était le théâtre, en tant qu’ekklesiasterion. Mais pourquoi donc les
réunions avaient-elles lieu au théâtre et non au bouleuterion ? Voilà l’explication la plus
probante, que donne G. M. Rogers: «In the prescripts of these inscriptions which usually
begin with the formula ἔδοξεν τῇ Βουλῇ καὶ τῷ δήμῳ, the Boule and demos are
represented as passing decrees together, with the Boule normally coming first. These
prescripts probably imply that the Boule drew up and passed proposals first at separate
meetings of the Boule, held on the Bouleuterion of the city, which was located on the
northeastern side of the Upper Agora of imperial Ephesos. The Boule (or perhaps some
subcommittee of it) then presented the proposals to the assembly for a vote». Cela
signifie qu’on avait des assemblées plénières du demos et des assemblées séparées de
la Boulè.

Le problème reste donc entier: qui faisaient partie des séances de la Boulè, les
seuls bouleutai? Dans la même inscription, il est établi que la statue d’Athéna
Pammousos devait être placée dans le secteur de la cavea réservé aux «garçons»: ll.
468-469, τιθῆται κατὰ πᾶσαν νό | μιμον ἐκκλησίαν ἐπάνω τῆς σελίδος, οὖ [ο]ἱ παῖδες
καθέζ[ο]νται. Contrairement à ce que pensait E. Rawson17, je crois de pouvoir conclure
que les paides assistaient à certaines réunions régulières de l’Assemblée, comme si le
système par classes de l’éphébie incitait le pouvoir à décréter certains honneurs, ce qui


17 Rawson 1987.

Fig. 16b. Aphrodisias, Agora Nord (Quatember 2019a).

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semble normal18. Aux ll. 202-207 de l’inscription, il est aussi précisé que les statues
devaient être placées sur neuf bases en trois groupes chaque fois qu’on avait une
ekklesia légale, lors du jour du sacrifice qui avait lieu au théâtre, ὡς ἡ ἐπὶ] τοῖς βά | [θροις
καὶ ἡ ἐν τῇ δ]ιατάξει βο[υλῆς, γερου]σίας, ἐφη[βείας καὶ φυλῆ]ς καθιέ[ρωσις]. Cela nous
reporte au problème de la composition de la Boulè, dont ferait partie le monde du
Gymnase. Certaines inscriptions de Nysa, Tralles et Smyrne semblent restituer le sens
des séances de la Boulè en Asie composées par au moins quatre éléments constitutifs,
comme dans le cas de l’inscription CIG II 2944 de Nysa: ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος καὶ ἡ
γερουσία καὶ οἱ νέοι ἐτείμησαν.

Trois inscriptions de Tralles attestent une composition encore plus complexe: 1)
IvTralleis 77: ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος καὶ τὸ ἱερὸν σύστημα τῆς γερουσίας καὶ οἱ φιλοσέβαστοι
νέοι καὶ οἱ ἐν Τράλλεσι Ῥωμαῖοι; 2) IvTralleis 88: ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος καὶ τὸ ἱερὸν
σύστημα τῆς γερουσίας; 3) IvTralleis 112: ἡ φιλοσέβαστος γερουσία καὶ οἱ νέοι καὶ ἡ
Ὀλυμπικὴ σύνοδος τῶν ἀπὸ τὴς οἰκουμένης ἱερονεικῶν καὶ στεφανιτῶν.

À Paphos aucune gerousia n’est attesté, mais cela peut être une conséquence de
l’aporie de la documentation épigraphique. Au contraire, à en juger par IvSmyrne 992: ἡ
γερουσία, ἡ βουλὴ, οἱ νέοι, οἱ ἔφηβοι il faudrait admettre que les neoi, epheboi et paides
du Gymnase devaient se réunir dans le Bouleutérion, ainsi que les « vainqueurs de jeux
agonistiques», en tant que membres honoraires. Le moment opportun pour la réunion
des séances plénières dans le Bouleutérion semble avoir été celui des honneurs
décrétés aux empereurs et à la famille impériale par le Koinon Asias, c’est-à-dire lors de
la célébration du culte impérial. L’ima cavea de Paphos présente 12 rangées qui se
divisent en 5 cunei – kerkides par 4 escaliers. Une proedria n’est pas attestée. Les bancs
de la rangée inférieure ont une longueur de 3,00 m chacun, alors que la longueur va
croissant de 0,40 m en montant (3,40 – 3,80 – 4,20 m). Si l’on considère l’espace de
chaque siège en 0,50 m, la rangée inférieure avait une capacité de 4-5 personnes, et
chaque cuneus pouvait accueillir 120 personnes, pour un total de 600 personnes dans
le cas de 5 cunei. Or, les 10 cunei de la summa cavea aurait eu une capacité double, de
1200 personnes, pour un totale de 1.800 personnes pour l’auditorium. Cette capacité
pose le problème de la composition du corps social de Paphos, telle que l’avons discutée
pour Éphèse. La formule ἡ βουλὴ καὶ ὁ δῆμος laisse entendre une structure bipolaire,
comme à Éphèse où il faut admettre des réunions en commun.

4. L’Agora et les institutions civiques de Paphos romaine

Selon J.–B. Cayla la formule qu’on rencontre dans les inscriptions de l’époque
impériale de Paphos est le résultat d’une réforme administrative survenue après 58 av.
J.-C., lors de la lex provinciae: elle se substitue alors à l’expression ἡ πόλις ἡ Παφίων
employée à l’époque ptolémaïque. Cependant, si l’on suit R. Bagnall, il parait
indiscutable, que la cité de Paphos hellénistique possédait déjà boulè et demos. Pour
être précis, en 105 av. J.-C. Kalippos fils de Kalippos avait servi deux fois comme
grammateus de la boule et demos, néanmoins qu’une seule fois comme grammateus de
la cité et gymnasiarque19. À partir du moment où Kalippos est honoré par ἡ πόλις ἡ


18 Rogers 1992.
19 Bagnall 1976, 61-62: I. Hell. Paphos 98 = IPaphos 94: Selon Cayla la première attestation de démos-
boulé doit être daté du règne de Cléopâtre, en 41-40 av. J.-C., non plus antérieurement de l’annexion de
58 av. J.-C. Mais à Kourion la boule apparaît dans un décret honorifique de la ville depuis la moitié du
IIIème s. av. J.-C., tandis qu’un archon et un grammateus apparaît vers la fin du IIIème s. av. J.-C.: IKourion
32; IKourion 34 (collège d’ex archontes); IKourion 46-48 (grammateus tes pôleos); IKourion 35 et 46
(collège d’ex strategoi); IKourion 34 (agoranomos); cf. Cayla IPaphos 154, statue d’un gymnasiarque, fils

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Παφίων, dèmos et boulè sont toujours présupposés et la formule n’est pas utilisée
uniquement «dans une période de transition dans les institutions de la cité», comme le
pense J.-B. Cayla.

Certes, l’indépendance civique des cités de Chypre était limitée au début de
l’époque ptolémaïque par les magistrats de ἐπὶ τῆς πόλεως, le στρατηγὸς τῆς πόλεως et
le φρούραρχος, mais cela ne nous autorise pas à nier la présence à Paphos en particulier
et à Chypre en général, des institutions – clés de la structure démocratique fondamentale
de chaque cité grecque à l’époque hellénistique20. Il est par conséquent vrai que
l’existence d’une βουλὴ impose progressivement la présence du bâtiment spécifique d’un
bouleuterion; à Nea Paphos, il semble avoir déjà existé à l’époque hellénistique et sa
place, au sein même de l’Agora, reste à préciser. Cette hypothèse doit être confrontée
aux résultats de la plus récente fouille polonaise de l’Agora romaine dont le stylobate de
la stoa orientale a été daté du IIème s. av. J.-C.

Au-delà du problème de la continuité des structures urbaines entre l’époque
ptolémaïque et l’époque impériale, pour comprendre totalement le sens et les
implications du terme bouleuterion à l’époque impériale, il faut se pencher sur le
document épigraphique découvert à Palaipaphos – Kouklia, mieux connu comme «le
serment de Tibère»21: après avoir mentionné les divinités « communes» de tous
Chypriotes «nous-mêmes et nos enfants», faute de sujet explicite dans la phrase, on lit
ensuite le serment de loyauté et de bonne fois envers Tibère Caesar Auguste et sa
Maison. Le serment ne peut émaner que du Koinon Kyprion22, car il s’agit d’un acte
collectif de tous les Chypriotes et, parmi les dieux invoqués, se distingue le «Commun
foyer de Chypre dans la boule». L’évocation d’Hestia signifie deux choses: 1) qu’il
n’existait pas seulement une boulè avec son bouleutérion, mais qu’il y avait aussi un
prytaneion comme Foyer, bien que les chefs magistrats ne soient pas connus sous le
nom de prytaneis; 2) que la boule avait la responsabilité de célébrer le culte impérial pour
Auguste, Tibère, et la gens Iulia dans le cadre du siège du bouleuterion23.

L’idée de reconnaître dans l’Odéon le bouleutérion de Paphos romaine avait déjà
été avancé comme une possibilité par le premier fouilleur K. Nicolaou, mais sa
proposition n’avait pas su convaincre J. Młynarczyk24, bien que celle-ci ait admis que
l’Agora serait l’emplacement le plus adapté pour un bâtiment de ce genre25. Une
perspective plus large s’ouvre maintenant, à savoir que le côté Ouest de l’Agora romaine
puisse avoir constitué la scène monumentale d’exposition des bâtiments publics. Comme
dans d’autres cas exemplaires des provinces orientales, l’Agora hellénistique de Paphos
semblerait se transformer en lieu d’affirmation des symboles du pouvoir romain. C’est le


d’Onasas le Jeune (56-48 av. J.-C.): «le dèmos de Paphos n’est pas antérieur de la période romaine»; cf.
IPaphos 94: le démos de Paphos apparaît seul entre 30 et 15 av. J.-C. (IPaphos 133-136), alors qu’on
retrouve l’association démos-boulé, après la dénomination de Paphos en Augusta, en 15 av. J.-C. (IPaphos
107-110).
20 Bagnall 1976, 64-73.
21 Mitford 1960, 75-79.
22 C’est l’opinion aussi de J.-B. Cayla, IPaphos 108, p. 233.
23 Dans ce sens l’exemple apporté par J.-B. Cayla, (IPaphos 233): SEG XXXVII 1349 = ICilicie 44: Γάϊον
τὸν ἱερέα τοῦ οἴκου τῶν Σεβαστῶν καὶ Βουλῆς καὶ Βουλαίας Ἑστίας Σεβαστῆς διὰ βίου; mais peut-être à
conserver aussi la lecture de I. Nicolaou sur un cippe de Marion-Arsinoé (Nicolaou 1990, p. 178, no 30) :
Ἑστ[ία]ς | Βουλ<α>ί[ας ?].
24 Młynarczyk admet la possibilité que l'odéon ait pu fonctionner comme bouleuterion, cfr. Młynarczyk 1990,
210.
25 J.-B. Cayla est positif, p. 234, IPaphos, 101 et n. 376: «Il est possible que le bouleutérion ait accueilli les
réunions du Koinon de l’île, ce qui pourrait expliquer les grandes dimensions de l’hémicycle que l’on appelle
l’odéon»

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cas de la capitale de la province d’Asie, siège du Koinon ton Hellênon tes Asias, Éphèse,
dont le «Staatsmarkt» s’est vu donner l’apparence entre 4 et 14 ap. J.-C., d’un véritable
Sebastéion: la «Nord Halle» devant le Bouleutérion et le Prytanée est désignée dans
l’inscription dédicatoire bilingue de l’évergète Sextius Pollio comme Basiliké stoà
Basilica (Fig. 12)26. Plus large que les autres portiques, puisque à trois nefs, elle est
marquée, au bout de la perspective longitudinale, par une exèdre dans la forme d’un
chalcidicum d’où proviennent les statues colossales d’Auguste et de Livia.

L’inscription dédicatoire atteste que cette exèdre avait dédiée par le demos en
l’honneur d’Artémis, Auguste, Tibère et Livie. Il s’agirait de la phase de réorganisation du
culte impérial après la mort d’Auguste, avec l’intégration de Tibère et de Livie en 22 ap.
J.-C. Comme il a été suggéré par Price, le temple, au centre de la place, était
vraisemblablement dédié à Auguste. Le fonctionnement du complexe a été respecté par
la création du grand étagement pour le temple de l’empereur Domitien divinisé ; c’est
seulement sous les Antonins que le centre du culte impérial a été finalement déplacé
vers le sanctuaire d’Artémis Ephésia. À Paphos on pourrait bien avoir le Prytanée à côté
du Bouleutérion, en raison de la particularité introduite par le «serment de Tibère», à
savoir la Koine Hestia de toutes les cités de Chypre qui aurait pu assumer la fonction de
centre du Koinon Kyprion pour le culte impérial27.

Certains aspects structurels de la salle (A) renforcent l’hypothèse selon laquelle il
s’agissait d’une salle à manger au fond d’une cour à peristylium en forme de Π (Fig. 9).
Les canalisations et les deux réservoirs d’eau du sous-sol plaident en faveur d’une
Maison pour l’Hestia de Chypre. La salle (B) présente une grande abside avec exèdre,
de 9,50 m. de diamètre (rayon 4,80 m) (Fig. 101-10b). Les murs postérieurs sont pleins,
ce qui témoigne d’une construction à toiture, peut-être voûtée. En même temps, on
observe la grande rampe d’accès à l’espace devant l’abside, qui monte depuis un espace
en terre battue flanqué de deux ailes symétriques (6,40 x 12,20 x 6,40 m). On peut
soupçonner que l’exèdre abritait 10 statues de membres de la gens Iulia28, peut-être
après la réorganisation du culte impérial des Divi Augusti en 42 ap. J.-C. par Claude,
lorsqu’apparaissent les premières monnaies du Koinon Kyprion29. On ne peut pas, à ce
point, passer sous silence la construction que la mission polonaise dirigée par E. Papuci-
Władyka a mise au jour approximativement au centre de l’Agora romaine de Paphos, sur
l’axe exact du bouleutérion (bien que l’on n’ait pas à disposition le plan de l’édifice, mais
seulement le relevé du «Building A») (Fig. 17a-17b)30.

Je note, toutefois, que, selon les fouilleurs, le bâtiment remonterait au IIème s. av. J.-

26 Knibbe-Alzinger 1980; Price 1984; Gros-Torelli, 397-398; Scherrer 1995; Stinson 2007; Bammer 2008,
178-180.
27 Cf. les inscriptions de Boulaia Hestia trouvées dans le Prytanée d’Éphese (IvE 1058-1060, 1062-1073);
Steskal 2010, IX-X (S. Ladstätter): «Bald erbrachten die hier gefundenen epigrafischen Zeugnisse den
Nachweis dafür, in dem freigelegten Objekt den Kultkomplex für Hestia Boulaia zu erkennen und diesen
mit dem Prytaneion der Stadt zu verbinden»; Steskal 2010, 211: «Die funktionsmäßige Bestimmung der
Anlage ist epigrafisch gesichert: Es handelt sich um das Heiligtum der Hestia Boulaia und somit um das
Prytaneion von Ephesos. Der Bau beheimatete die Hestia der Stadt, auf der das ewige Feuer brannte. Er
diente als Amtslokal der Prytanen; er war zudem das Gebäude, in dem die Prytanen sowie ausgewählte
Bürger und Fremde auf Staatskosten verköstigt wurden»; Miller 1978.
28 Papuci-Władyka 2020, 116 (le chapitre ‘Evaluation of K. Nicolaou’s research by J. Młynarczyk’): «J.
MIynarczyk pointed out that this area, specific to the city, where the street grid axes had changed, was
probably of a public character, which might be indicated by the monumental size of street 2, leading from
the harbour to the north of the city through the Agora; a large number of fragments of monumental
architecture, as well as, the architectural remains of semicircular features that could have served as a
nymphaeum or as spots for statues were also identified
».
29 Parks 2004, 68-69, Fig. 22-23.
30 Miszk 2020, 128, 131-132.

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C. Or, à l’époque ptolémaïque un édifice de 17,60 m. de longueur – ce qui semblerait
être le mur de la cella – situé au centre de l’Agora semblerait destiné au culte dynastique.
Mais au de-là du problème évident qu’aucun Ptolémaion n’a été fondé à Paphos avant
le règne de Ptolémée IX Lathyros, notamment à l’initiative d’Onesandros (IPaphos 89),
le Ptolémaion n’apparaît jamais ni sur l’Agora ni sous la forme d’un temple, étant lié plutôt
au Gymnase, comme l’on peut le déduire de la constitution d’une bibliothèque
mentionnée dans l’inscription d’Onesandros. Alors, s’il s’agissait bien d’un bâtiment

Fig. 17a. Construction au centre de l’Agora romaine de Paphos
(Rosińska-Balik 2020, fig. 56).

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ptolémaïque, il faudrait exclure, assez paradoxalement que les vestiges du Ptolémaion

Fig. 17b. Fondations en opus caementicium sur un haut podium à orthostates.

Fig. 17b. Fondations en opus caementicium sur un haut podium à orthostates.

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aient pu dessiner le plan d’un temple31. C’est tout le contraire que nous observons selon
moi: il suffit de remarquer que les fondations en opus caementicium reposent sur un haut
podium à orthostates typiquement romain – en fait la partie inférieure du podium – pour
avancer l’hypothèse qu’il puisse s’agir d’un temple à Auguste divinisé (Fig. 18). Auguste
étant associé à Paphos dans le serment de Tibère à Ἀέναον Ῥώμη, ce temple semble
bien respecter ce qu’on aurait attendu lors des premières manifestations monumentales
du culte d’Auguste en Orient, un temple pour Dea Roma et Augustus, comme pour le
temple de Romae et Augusti à Pergame et Nicomédie, dédiés par les Grecs d’Asie, et
les temples à Roma et au Hérôs Ioulios à Éphèse et Nicée par les Romains32. Le serment
de Palaipaphos atteste tout à fait qu’une nouvelle organisation du culte impérial à Chypre
remonte à Tibère, comme j’ai pu récemment le vérifier à propos du théâtre romain de
Kourion, édifié sous le procos. C. Ummidius Quadratus33. Il n’y a que peu de doutes que
tout le côté Ouest de l’Agora romaine de Paphos a connu une transformation radicale
par la construction de bâtiments qui ont été fondés sur le rocher, à savoir bâtis sur un
terrain vierge. Quelle que soit la situation antérieure, de l’Agora hellénistique sous les
Ptolémées, tout a été effacé pour faire place à la ‘Early Roman Phase’. K. Nicolaou se
trompait lorsqu’il datait l’Odéon du IIème s. ap. J.-C., en se basant sur les colonnes
romaines du tetrastôon dont les chapiteaux sont clairement de l’époque antonine: il
s’agissait en effet d’une phase de réfection. Quoi qu’il se soit passé à la suite des
restaurations successives subies par l’édifice, la première phase de l’Odéon –
Bouleutérion est à dater après le tremblement de terre de 15 av. J.-C. Sous le niveau du
dallage enlevé on peut voir les conduites qui assuraient l’alimentation de deux réservoirs
d’eaux, nécessaires pour les repas des archontes – prytaneis et de leurs hôtes.






















31 Papuci-Władyka 2020, 530: «Two large public buildings were discovered. Building A (a temple? Portico?)
and building B (warehouse?) dated to the H period».
32 Cerfaux – Tondriau 1957, 316.
33 Mavrogiannis 2021

Fig. 18. Fondations en opus caementicium sur un haut podium à
orthostates.

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5. Le complexe Agora – Gymnase dans l’urbanisme de Nea Paphos à
l’époque impériale


K. Nicolaou a eu l’intelligence de signaler que la base honorifique pour Ti. Claudius

Onesicrates (IPaphos 146), qui avait occupé la fonction publique d’archonte, du
secrétaire et du gymnasiarque à l’époque de Néron, provenait du lieu-dit Loukkarka, à
100 m. environs au Nord de l’Odéon, proposant ainsi que le Gymnase romain de Nea
Paphos serait à localiser dans l’espace situé immédiatement au Nord, tout à côté de
l’Agora romaine. Cependant, si J. Młynarczyk reconnaît que la localisation du Gymnase
romain serait décisive pour l’identification du Gymnase ptolémaïque, elle ne considère
pas comme un indice suffisant le lieu de découvert de la pierre34 : elle estime en effet
que les magistratures assumées par Onesicrates se réfèrent à des fonctions dépassées,
qu’Onesicrates n’avait plus la charge du gymnasiarque à l’époque où la base honorifique
fut réalisée. Elle en déduit, par le fait que le commanditaire est le koinon Kyprion, que la
base était plutôt érigée sur l’Agora, et qu’il fallait donc, dès lors, chercher ailleurs le
Gymnase hellénistique et romain, dans d’autres zones de la ville, dont la configuration
du terrain serait plus adaptée, à son avis, à accueillir l’ensemble Gymnase–Stade, si l’on
s’en tient à la comparaison avec Chytroi, où le Stade est attesté par une inscription
trouvée à côté du Gymnase. Ce n’est pas seulement la composition du corps social à
l’époque impériale qui devait se refléter dans le bouleutérion : c’est pourquoi j’ai suggéré
la participation des épheboi et des néoi du voisin Gymnase, qui aurait désigné un
système cohérent d’institutions complémentaires qui se serait traduit topographiquement
par la présence de cet édifice dans le voisinage immédiat de l’Agora.

C’est dans le sens d’une fonctionnalité complémentaire des espaces civiques, que
l’on peut observer que les quatre inscriptions d’époque impériale qui proviennent de
Paphos attestent que l’archiereus dia biou tôn Sebastôn occupe en même temps le poste
d’ex gymnasiarchos, tout en confirmant par l’association d’offices le caractère
complémentaire des sièges des deux institutions35: Agorà – Gymnase, destinées toutes
les deux à la célébration des deux instances différentes du culte impérial des Julio-
Claudiens par le Koinon Kyprion. Ce n’est pas par hasard que le Koinon Kypriôn honore
Rodoklés (IPaphos 156), archieréus tou Sebastou et agonothétes de
Kaisarogermanikeia, ou que le grand prêtre C. Ummidius Pantauchus Quadratianus est
gymnasiarque lors de Neroneia (IPaphos 157). Ainsi, il semble que ce soit le Gymnase
romain de Paphos, et non l’Agora hellénistique (transformée, pour sa part, en véritable
Sebastéion de la gens Iulia), qui aurait, dans sa phase originale, hébergé le lieu du culte
dynastique des Ptolémées: ceci semble pouvoir être confirmé par la situation analogue
que l’on trouve à Athènes qui constitue un excellent exemple de comparaison, tant
l’aménagement de l’ensemble Agora – Gymnase s’y manifeste clairement.

Le «Gymnase de Ptolémée» (qui date du règne de Ptolémée IX Sôtér II Làthyros,
si l’on suit la description de Pausanias qui, encore à l’époque antonine, lui donne le nom
originaire ptolémaïque)36, aurait été reconstruit par Lathyros à côté de l’Agora « romaine
» qui renfermait l’Horologium d’Andronikos, dans sa phase de 100 av. J.-C., et qui aurait
plus tard reçu une nouvelle dédicace impériale, supplémentaire. Inscrite sur la façade
romaine de l’«Agoranomeion», en tant que Stoa du Gymnase – Ptolemaion restaurée, la
dédicace est faite au nom des Dieux Augustes et Athena Archegetis, plus probablement
à l’époque de Claude. Certes, ni les liens étroits de Lathyros avec Paphos, où il fut roi de


34 Młynarczyk 1990; Papuci-Władyka 2020, 113.
35 Loizou 2011.
36 Mavrojannis 2019.

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Chypre à partir de 107 et jusqu’à 88 av. J.-C., ni la dédicace d’un Ptolémaion en l’honneur
de Lathyros à Paphos par Onesandros ne constituent de preuves suffisantes pour
affirmer que le Gymnase hellénistique et romain se soit accommodé d’un même
ensemble topographique que l’Agora. Néanmoins, il s’agit d’un système logique qui
répond aux règles de complémentarité du rituel impérial célébré par des fêtes avec
processions au théâtre, par des sacrifices à l’autel du temple et par des jeux agonistiques
au Gymnase.

Un autre exemple de superposition des constructions hellénistiques et romaines
concernant le culte dynastique et impérial est offert par le complexe «Ginnasio-
Caesareum» de Cyrène37. Il s’agit du Ptolemaion de Cyrène, connu par une inscription
de 16 av. J.-C., qui le mentionne comme un ensemble double organisé avec l’Agora. De
fait, en dépit de quelques doutes immotivés c’est le Gymnase même qui a accueilli le
Ptolemaion, une grande cour à quatre portiques avec les nécessaires annexes, datée du
milieu du IIème s. av. J.-C., et qui fut transformé en lieu de culte de Jules César, à en
juger par l’inscription porticus Caesari(s), dans la forme d’une grande exèdre semi-
circulaire placée en position de chalcidicum dans une basilique typiquement romaine,
comme cela a été suggéré par Ward Perkins38. Fait remarquable, à l’emplacement des
annexes du loutron démolies, fut édifié un portique basilical à trois nefs, plus large que
les autres trois, exactement comme celui du Ptolemaion à Athènes, et de composition
similaire à la Basilike Stoa d’Éphèse, témoignant de la transformation du Ptolemaion en
Caesareum. P. Gros s’interrogeait avec raison sur l’origine de l’inspiration de cette
innovation et sur sa signification profonde39.

Si l’on considère que Cyrène reçut sa constitution des Ptolémées, si l’on tient
dûment compte que l’expression Basilike ne peut être qu’un résidu du passé hellénistique
royal à l’époque impériale et si l’on s’interroge sur la structure originelle du Gymnase
d’Alexandrie40, on peut y reconnaître le rayonnement de la capitale dans les provinces.
La solution la plus probable est que l’on ait utilisé comme modèle destiné à être reproduit
partout ce qui constituait alors le plus grand Gymnase, c’est-à-dire le Gymnase
d’Alexandrie. À la suite des précisions de S. Pfeiffer41, on connait en théorie le
rattachement du culte des Ptolémées aux Gymnases, mais on n’en a pas tiré les
conclusions qui s’imposent, à savoir que le Gymnase à Alexandrie était identique au
Ptolemaion parce qu’il abritait le culte dynastique de tous les Ptolémées réunis. La raison
se trouve déjà dans les propos de Strabon, qui a décrit les quatre portiques du Gymnase
comme étant longs d’un stade chacun, les mêmes mots étant employés par Diodore pour
décrire le Ptolemaion de Rhodes (Diod. XX 100, 3-4), un autre exemple du Gymnase
voué au culte dynastique. P. Fraser n’a pas manqué d’observer qu’on ne connaissait pas
les lieux de culte individuels des Ptolémées en dehors de l’Arsinoeion42. Alors que Botti
plaçait sur sa carte le bâtiment appelé Stoa en relation avec le Gymnase43, il ne pouvait
pas envisager la possibilité que la Basilike Stoa pouvait constituer un des portiques du
Gymnase d’Alexandrie. Ainsi, on peut donc s’attendre à avoir le complexe du culte
dynastique et impérial à Paphos dans l’ensemble mitoyen Agora – Gymnase, côte à
côte44.


37 Luni 1987.
38 Ward Perkins 1958.
39 Gros – Torelli 1988.
40 Süß 1999, 27-32: basilikè stoa à Théra; basilikè stoa à Éphèse, 33-39.
41 Pfeiffer 2008, 73-76.
42 Fraser 1972.
43 Adriani 1966.
44 Gros 2005.

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Avec des dimensions beaucoup plus monumentales, le complexe édilitaire Agora –
Caesareum d’Alexandrie, aligné au Nord de la Rue Canopique et de la fouille de Kom-
El-Dikka, le long du Canal Agoraios45 (Fig. 19), semble réunir et intégrer le culte
d’Auguste dans l’espace de l’Agora, destinée peut–être au culte des Julio-Claudiens. On
sait par ailleurs, après l’étude de F. Burkhalter, que le Gymnase d’Alexandrie était le
siège du praefectus Alexandraeae et Aegypti46. On pourrait s’attendre aussi à ce que le
siège du proconsul Cypri était placé dans le Gymnase de Paphos, sans parler encore la
« Maison de Thesée » et de sa prétendue phase archéologique du IIème s. ap. J.-C.47 J’ai
démontré qu’il n’y a qu’une grande phase qui appartient à l’époque de Constantin, alors
que le praeses ou consularis provinciae Cypri venait remplacer le proconsul. À la phase
de Constantin correspond le Tribunal, la Curie et le temple de Iuppiter Optimus Maximus
Capitolinu
s du début du IVème s. ap. J.-C.48 Au-dessous de cette phase il n’y a que le
réseau de rues orthogonales, qui commence apparaître à l’époque Julio-claudienne et
se manifeste avec des vestiges de l’époque de Trajan, dans la soi-disant «Maison
Hellénistique», et puis, une nouvelle fois à l’époque des Sévères. Il n’existe aucune trace
du tribunal du proconsul du IIème s. ap. J.-C.: Nea Paphos, en ce qui concerne les
institutions et la topographie, était une cité grecque jusqu’à l’époque impériale avancée
(on peut dire jusqu’à la construction de la «Maison de Dionysos», qui est une maison
romaine), en tout cas avant qu’elle se transforme en ville proprement romaine après les
réformes de la Tétrarchie.








45 Adriani 1966.
46 Burckhalter 1984.
47 Papuci-Władyka 2020, 97-98.
48 Mavrojannis 2016, 323-347.

Fig. 19. Alexandrie, Agora – Caesareum (Burkhalter 1992).

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Bibliographie

Adriani A. 1966, Repertorio dell’Egitto Greco-romano, s.v. ‘Ginnasio’, Palermo.
Bagnall R.S. 1976, The Administration of the Ptolemaic Possessions Outside Egypt,

(Columbia Studies in the Classical Tradition IV), Leiden.
Balty J.-Ch. 1991, Curia Ordinis. Recherches d’architecture et d’urbanisme antiques sur

les curies provinciales du monde romain, (Mémoires de la Classe des Beaux-Arts, 2e
série, T. XV – fascicule 2, Bruxelles 1991.

Bammer A. 2008, Zur Dekonstruktion römischer Architektur. Studien zur Architektur im
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