"Camp" dira-t-on
Une cité improvisée
DOI :
https://doi.org/10.36950/manazir.2022.4.9Mots-clés :
art, architecture, corps, espace, campRésumé
L’architecture est l’art de concevoir et de construire. Édifié en 1949 et voué à une temporalité courte, le camp de réfugiés de Chatila, situé dans la banlieue sud de Beyrouth est aujourd’hui un environnement construit dont les politiques urbaines se sont totalement dédouanées. Cette indifférence étatique donne naissance à un lieu en marge, contraint par d’étroites limites administratives et désordonné. Il reste cependant une cité édifiée par des individus, rythmés par le besoin inhérent d’exister ; un fragment de ville dans la ville. Cela mène à la construction d’édifices ainsi qu’à la hiérarchisation de réseaux.
De plus, dans la pratique architecturale, le corps est une unité de mesure pour composer un espace. A Chatila, la contrainte spatiale et la matière disponible permettent à une intériorité d’exister ; le corps s’adapte ensuite. Cependant, un vide urbain dit d' “exception” résiste face à la conquête d’espaces au sein du camp. Cette cour, où le corps s’octroie la liberté de se mouvoir, permet l’échange social et une potentielle appropriation. L’acte de dessiner permet une analyse passive des différents paysages et spatialités qui composent le camp. La pratique artistique prend alors un rôle fédérateur entre espaces et usagers ; entre usagers et celle ou celui qui ébauche les quelques lignes d’une scène urbaine sur un simple bout de papier. Elle amorce ainsi un premier lien entre une place et ceux qui l’habitent au quotidien, tente d’éveiller des envies et rêveries en autorisant les corps à s’exprimer et les voix à s’élever.
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© Lilia Benbelaïd 2022
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