Les fresques murales à Khartoum pendant la révolution soudanaise de décembre : généralisation et politisation d’un phénomène marginal
Généralisation et politisation d'un phénomène artistique
DOI:
https://doi.org/10.36950/manazir.2022.4.2Schlagwörter:
revolution, mural, politicization, sit-in, public spaceAbstract
Au Soudan, la Révolution entamée en décembre 2018 a conduit à de nombreux changements au niveau politique, économique, idéologique et socio-culturel. L’un des changements les plus visibles est l'explosion du street-art dans la capitale. Cet article se base sur une enquête de terrain auprès d'artistes picturaux ayant réalisé des œuvres sur les murs de Khartoum à l’occasion de cette mobilisation révolutionnaire. Il s'agira de retracer l'évolution rapide du street-art de sa quasi-absence à son omniprésence actuelle, en s’intéressant notamment au point de bascule représenté, au milieu du processus révolutionnaire, par le Sit-in tenu devant le quartier général de l’armée. L'appropriation d'un espace central sur un temps long, libéré de la surveillance et de la répression étatique frappant auparavant ces expressions, a permis à de nouvelles formes de discours artistique et politique d'émerger. Le Sit-in marque un tournant dans la place qu'occupe la peinture murale dans l'imaginaire collectif local. Le street-art passe d'une pratique marginalisé à une forme d'expression valorisée. Il devient partie intégrante du paysage urbain du « Soudan Nouveau », revendiqué par les révolutionnaires, bien que cette pratique rencontre encore de nombreux obstacles, mettant notamment en danger la conservation et la transmission des œuvres.
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